Depuis le coup d’État manqué du 15 juillet 2016, la Turquie s’est enfermée dans une spirale autoritaire grave.

 

Liberté d’expression bafouée, état démocratique dégradé, presse d’opposition muselée (Reporters Sans Frontières fait état de plus de 100 journalistes emprisonnés dans le pays), opposition réprimée, fermeture de lieux culturels… L’état d’urgence permanent instauré par un président contesté fait peser depuis des mois une menace sur le quotidien des Turcs. La réforme constitutionnelle d’avril 2017, portée par le pouvoir en place, s’inscrit dans la même logique de répression des velléités progressistes existantes au sein du territoire turc.

 

Victime de cette véritable purge, une partie de la jeunesse et de la scène artistique assiste au dépérissement de la vie culturelle du pays. Désœuvrée et désemparée, cette partie de la population tourne de plus en plus son regard vers le continent européen, plus à-même, selon eux, de protéger les libertés et l’expression culturelle. Donner la parole à celles et ceux qui font encore battre le cœur d’un pays dont l’avenir est incertain apparaît alors indispensable pour penser la Turquie de demain, et envisager les ponts à bâtir avec une Europe encore garante d’un certain idéal de liberté.