Apparus dans le débat public il y a peu, avec l’influence croissante des géants du web, les algorithmes suscitent de nombreuses réactions qui oscillent entre craintes, fantasmes et promesses.

 

Le forum European Lab accueillait en 2016 l’un de ses grands penseurs, Evgeny Morozov, qui milite ardemment pour une politique du big data et ne cesse d’alerter les citoyens sur le dark side du net et des dangers qu’il fait peser sur nos libertés et nos démocraties.

 

Les algorithmes et les données sont au cœur des polémiques sur la post-vérité, accusés de permettre la diffusion de fake news au sein des « bulles de filtre » tandis que les entreprises privées et grandes multinationales se penchent de plus en plus sur les potentialités d’un secteur au rendement infini.

 

Paris accueillait en mars dernier le forum Big Data qui estime à 445 millions d’euros les ressources tirées de l’exploitation des données.
À l’heure où les données sont partout, comment réguler ce qui est en train de devenir le plus grand marché mondial ?

 

Des chercheurs et activistes pensent à une façon de rétribuer les contributeurs via la mise en place d’un data basic income, les politiques publiques réfléchissent à une mise à profit vertueuse des données pour améliorer les services de leurs collectivités.

 

Entre fantasme et réalité, progrès ou danger, quelles réalités et quels enjeux de sociétés posent la question du big data et de la généralisation des modèles algorithmiques ? Comme le disait en décembre dernier le grand Larry Lessig : il est grand temps de contrer « la segmentation du monde que provoque internet et son effet dévastateur sur les démocraties ».